C'est une vérité essentielle du sport-roi. Afin de pouvoir lancer dans les meilleures conditions les chevaux légers des lignes arrières,  il convient d'abord d'assurer une conquête solide en mêlée et en touche, et de gagner la bataille des rucks.  

Les anglais disent d'ailleurs "no scrum, no win" (pas de mêlée, pas de victoire), ce qui montre l'importance de s'imposer à l'adversaire dans l'épreuve de force.

Si l'expression "jeu à la toulousaine" renvoie dans l'imaginaire du public à un rugby d'attaque, au mouvement perpétuel cher à Pierre Villepreux, il ne faut pas oublier que le palmarès exceptionnel des Rouge et Noir sur les  vingt dernières années s'est construit en premier lieu sur un paquet d'avant dominateur. De Portolan á Johnston en passant par Califano, de Soula à Servat en passant par Bru, de Belot-Miorin à Albacete-Maestri en passant par Pelous-Brennan, le cinq de devant Stadiste a très souvent martyrisé ses adversaires.

Voilà pourquoi, dans la belle victoire contre Castres de ce week-end, on saluera en priorité le retour de la netteté de la conquête en touche, de l'impact conquérant de la mêlée et de l'agressivité dans la défense, avant les quatre beaux essais inscrits par les lignes arrières.

Crédits photos : Colin Saint-Chamant/Stade Toulousain

Certes, les Bleu et Blanc ont fait pâle figure, et ne sont visiblement pas encore en place. Une hirondelle ne fait pas le printemps. Attendons donc confirmation pour les matches à venir, avec deux déplacements à La Rochelle puis à Brive, de cette sérénité retrouvée du pack toulousain, sérénité qui avait tant fait défaut lors de la saison précédente, et lors du premier match face à Oyonnax.

Concluons avec Jean-Baptiste Elisalde : "Ce groupe a un fort potentiel. Dès qu'ils mettent le curseur très haut, ils sont capables de grandes choses".