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Le maître du roman catalan Jaume Cabré présente son dernier livre
Salle comble en ce 5 mai aux « Rencontres littéraires » organisées par Cécile Ladjali. La romancière recevait sur la scène du Théâtre de la Reine blanche, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, l’écrivain catalan Jaume Cabré.
Très célèbre en Espagne, cet ancien enseignant passé maître en l’art du roman, de la nouvelle et du scénario, est depuis longtemps traduit en France. En 2010, il obtient le Prix d’honneur des Lettres catalanes pour son roman Confiteor. Vendredi 5 mai dernier, Jaume Cabré présentait à Paris son dernier recueil de nouvelles, Voyage d’hiver, paru au début de l’année. C’est au cours d’une rencontre animée par l’enseignante et écrivaine Cécile Ladjali que l’auteur livrait quelques-unes de ses thématiques phares qui permettent de saisir les particularités stylistiques de sa dernière œuvre.
L’écrivain catalan établit tout d’abord une distinction très nette entre l’écriture de nouvelles et celle de romans. Au fil de la discussion, il dévoile que, lorsqu’il commence un roman, il ne sait presque rien de l’histoire et se lance malgré tout dans l’élaboration de son œuvre, habité par l’unique désir d’écrire. En revanche, il compose une nouvelle lorsqu’il en tient déjà la fin. Pour Jaume Cabré, le rythme de la nouvelle correspond à une « course de fond, et non un sprint. » Ainsi, il lui a fallu huit ans pour composer Confiteor.
De même, il confie que l’une des nouvelles de son nouveau recueil, Ballade, lui a pris vingt ans. Mais l’attente en vaut la peine. Les écrits de Cabré sont autant d’histoires mêlées de personnages divers, d’aventures improbables. Une alchimie qui fonctionne à merveille. Car si un fil rouge devait se détacher de cet entretien, il s’agirait incontestablement du rapport à l’art, qu’il soit musical, pictural ou littéraire.
Une expression employée dans Voyage d’hiver a été particulièrement remarquée par Cécile Ladjali : « Les nouvelles ont des jambes ». L’écrivain s’en explique en précisant que les nouvelles ont une vie autonome ; elles apparaissent et disparaissent, parfois inachevées, de la vie de leur auteur, alors que le roman ne le quitte pas. Il est facile de remarquer chez l’auteur le sens de la formulation, toujours imaginative et empreinte de poésie.
On l’aura compris, Jaume Cabré est un grand écrivain du Sud, d’une inventivité folle, et sachant allier une grande culture à une non moins grande simplicité. On ne saurait remercier assez Cécile Ladjali pour cette belle découverte. Une splendide lecture hivernale à ne pas manquer en ce début de printemps.