Diogo Miranda est un architecte du vêtement. Il construit d'abord le vêtement, par étapes successives de tissus qu'il superpose, puis il compose le look où il travaille sur les volumes entre le bas et le haut. Bien que la silhouette ne soit pas toujours linéaire, elle garde une fluidité toute féminine. Une identité quasiment orientale en somme.

Tous les tissus sont unis, dans des tons qui ne laissent aucun doute sur la saison. Que ce soit le fuchsia, le corail, l'ivoire, l'ocre, le blanc, le parti pris en matière de couleur est franc et incontestable : c'est une collection lumineuse et printanière. Pour donner de la profondeur, Diogo Miranda rajoute quelques silhouettes en bleu nuit ou noir, avec des tailles étroitement sanglées pour souligner la féminité. Qu'il s'agisse de robes ou d'ensembles jupe et haut, deux options sont proposées : une taille soulignée avec une ceinture faite dans le même tissu que le vêtement ou une taille inexistante, libérée, sous une robe flottante, partant des épaules jusque sous les genoux. On devine sans difficulté que cette amplitude est obtenue grâce à la remarquable maîtrise des coupes voire par une technique de plissés fins.

C'est clairement une démarche qui s'apparente à la couture, pour une femme qu'on imagine aisément se glisser dans les ruelles ombragées d'une ville très ensoleillée. Les couleurs franches renforcent cette impression d'une lumière forte et dure provoquée par un soleil de plomb. Le créateur s'est-il servi de souvenirs marquants de son pays, le Portugal ? La collection semble en tout cas affirmer cet enracinement. La simplicité apparente des tenues, par leurs formes ou leur fluidité, ajoute une grâce et une force à la fois.

Dans cette collection très méditerranéenne, Diogo Miranda réussit à mettre en scène la femme selon sa vision : sûre d'elle, sensuelle, mais sans artifices.