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Culture • livres
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Rencontre avec Isabelle Desesquelles, la passeuse de mots

La vocation d’Isabelle Desesquelles remonte à sa plus tendre enfance. L’auteure avait huit ans lorsque les livres ont commencé à marquer son destin. Confrontée à l’une de ces épreuves que la vie impose parfois, la petite fille qu’elle est alors s’abrite dans le monde de fictions romanesques.

Comme une porte de sortie vers une vie parallèle, qu’elle empruntera encore bien des fois. Au-delà de la passion, Isabelle vit la littérature comme un art. «Elle m’a sauvée, alors j’ai décidé d’y consacrer ma vie ». Libraire, auteure et désormais créatrice d’une maison d’écrivains, cette amoureuse des mots œuvre avec ferveur pour que la fièvre du livre contamine encore le plus grand nombre.

Comme une héroïne des temps modernes, son parcours se construit au gré des rencontres et des opportunités. 

Après son bac, elle travaille dans le journalisme, puis se retrouve dans l’univers du cinéma et veille à la sortie de grosses productions. Les films de Jane Campion ou encore de Pedro Almodovar l’entraînent aux quatre coins du globe, pourtant l’envie de renouer avec l’univers littéraire est plus forte que tout. « J’ai toujours été persuadée que ma place était aux côtés des livres » confie-t-elle. Tenace, elle fera tout son possible pour ne pas renoncer à ce qui fait son équilibre. Après avoir tenu une première librairie à Paris, rue Mauge, la passionnée pose ses valises dans la ville rose, là aussi grâce à un concours de circonstances. « Le choix de Toulouse a été fait de manière cocasse. J’ai pris une carte, j’ai fermé les yeux et j’ai posé le doigt au hasard. Toulouse ! Je n’y avais aucun lien, mais je me suis lancée ».

Un coup de poker qui lui aura pourtant porté chance ! Revigorée de motivation et de passion, Isabelle pousse la porte des différentes librairies de la ville. « Comme par miracle, Privat venait de perdre son directeur depuis dix jours. J’ai osé un : « Vous l’avez devant vous ! ». Une audace, une fièvre de vivre et de transmettre qui ne la quitteront pas pendant onze ans. Puis la séculaire enseigne amorce un virage qu’elle n’a pas souhaité accompagner : le rachat. « Je ne voulais pas être le bras armé d’une destruction par l’intérieur ». De ce lieu presque bicentenaire, elle souhaite garder la magie. De cette expérience, elle tirera un récit entraînant dans lequel elle décrit sa vie de libraire et son amour des livres : Fahrenheit 2010.

 

Donner un rayonnement nouveau à la littérature française

Désormais éloignée du temple de la littérature, elle tourne ses projets vers l’écriture. Nourrie de détails qui ont animé sa vie parallèle pendant près de quarante ans, elle couche sur papier des histoires franches et sans détours qui invitent à la réflexion. Celle qui n’a jamais souhaité être comparée aux grands maîtres de la littérature, le revendique : « L’humilité est importante pour un auteur, elle permet de prendre du recul sur les choses. Mon fil conducteur, c’est toujours de travailler avec justesse et cela demande une grande rigueur ». Son parcours littéraire, elle l’imagine telle une course et l’illustre par le célèbre adage de Pierre de Coubertin « L’important, c’est de participer »  et de donner le meilleur de soit même.

Impliquée, elle l’est encore lorsqu’en 2013 elle crée la maison d’écrivains De Pure Fiction. Si les résidences d’auteurs sont nombreuses en France, aucune n’existait jusqu’alors en Midi-Pyrénées, un manque ressenti cruellement par les auteurs régionaux. Installée à Calvignac, sur le Causse, De Pure Fiction offre une bulle de silence et de quiétude, qui permet aux romanciers de travailler en toute sérénité. Mais un tel environnement de travail se mérite. Pour sa fondatrice, hors de question de galvauder de beaux projets, c’est pourquoi, avant de poser leurs valises dans ce havre de paix, les artistes font l’objet d’une stricte sélection : Tous ont déjà publié au moins un livre dans une maison d’édition de référence et doivent pouvoir présenter un projet clair et déjà relativement abouti. Ces exigences sont importantes pour permettre à la culture littéraire de se renouveler et d’évoluer de manière qualitative.

Car en dehors de la pure production textuelle, De Pure Fiction souhaite également permettre aux zones rurales de se confronter plus régulièrement à la littérature. Chaque mois, l’implication des auteurs auprès des écoliers rayonne dans le cadre des « Ecrivains font leur cinéma » ; une soirée dédiée au septième art qui permet de diffuser de grands classiques auxquels on a habituellement accès que dans les cinémathèques. A ce jour, la maison d’écrivains fête son premier anniversaire et voit déjà aboutir de beaux projets. En janvier 2015 sera publié chez Viviane Hamy Le battement de cœur du Pélican de Cécile Coulon. Quant au roman de cet hiver, écrit en ce moment même par Sophie Divry, les lecteurs pourront le découvrir à l’occasion de la rentrée littéraire de 2015.

De nouveaux ouvrages sous le signe de l’interrogation

Forte du florissant succès de son roman Les hommes meurent, les femmes vieillissent, Isabelle Desesquelles revient avec deux ouvrages aux notes enfantines. Dès l’automne 2015, les deux premiers albums  de la collection « Bêtes comme tout » inviteront les petits à suivre le périple amoureux du fennec et les cocasses histoires d’une poule syndicaliste. Début 2016, l’auteure assurera la publication d’un bref récit qui nous invitera à nous interroger sur l’humanité et donc inhumanité. « Pour cet ouvrage, je me suis inspirée d’une phrase d’Emilie Brontë qui dit : « Ce n’est pas une lâche que mon âme ». Mon fil rouge a été de travailler sur ces deux mots juxtaposés. » Un livre qui nous promet une écriture frontale, pure et simple, mais toujours avec des bouleversements.

 

Les hommes meurent, les femmes vieillissent : une ode à l’amour, dans ce qu’il a de plus cruel.

Inspiré d’une expérience personnelle dans un salon d’esthétique Toulousain, ce roman fait entrer dans une poésie inhérente à la condition féminine, et pose à la fois un regard très objectif sur la réalité de la vie. Les récits de ces dix parcours individuels sont sans artifices et nous rapprochent facilement des personnages. Dix portraits de femmes. Quatre générations. Une famille. Toutes passées par le salon de la belle Alice, qui témoigne de ces destins croisés. De la naissance à la mort, la vie traverse ce roman et l’anime de ses péripéties. On se sent comme transporté dans un tourbillon de questions existentielles, d’envie, d’amour et d’emmerdes. Un véritable observatoire social qui nous submerge d’émotions.