Réussir au féminin : le fabuleux parcours de DVF
Elle fait partie des créatrices emblématiques, grâce à sa robe portefeuille, un modèle prodigieusement chic et facile, totalement intemporel. Diane von Fürstenberg partage sa success story dans une autobiographie passionnante.
DVF... Trois lettres qui symbolisent une marque, ou plutôt un univers créé par une femme au destin et à la vie absolument fascinants. Diane von Fürstenberg est certes connue pour sa wrap dress, cette robe portefeuille qu'elle a inventée au début des années 1970, mais cette robe n'est qu'une partie, bien que la plus constante, de l'empire qu'elle a construit depuis son plus jeune âge. Loin d'être une lecture promotionnelle autour d'une création remarquée et remarquable, le récit autobiographie intitulé La femme que j'ai voulu être raconte un parcours de vie extraordinaire, dans tous les sens du terme.
Avec générosité et un sens critique qu'elle s'applique à elle-même, l'auteur explique comment la petite fille de parents exilés a réalisé le Rêve américain, puis, quand celui-ci a connu des difficultés, comment elle s'est réinventée. Toujours fidèle au "crédo" de sa mère : "Lorsqu'une porte se ferme, une autre s'ouvre", elle semble la première surprise lorsqu'après une déception ou un souci majeur, elle arrive à trouver une autre idée, toujours astucieuse et porteuse de valeur. Les lecteurs l'auront compris, Diane von Fürstenberg est pleine de ressources, une visionnaire dirions-nous. Car les sociétés qu'elle a bâties sont de très grandes entreprises dont on n'a cependant jamais l'impression qu'elle les a dirigées comme des compagnies à l'américaine, mais comme des affaires familiales et très personnelles. Les rencontres sont essentielles, et elle en a fait beaucoup. Comme un mantra, elle se rappelle constamment son envie de devenir la femme qu'elle a voulu être, à savoir une personne indépendante et libre.
Dans un ouvrage qui se dévore littéralement, la créatrice détaille les étapes de sa vie qui font voyager les lecteurs entre l'Europe et les Etats-Unis, au gré de ses projets et des nombreuses rencontres, avec une carrière entamée dans le New York palpitant des années 70. Avec sincérité et générosité, dans un style vivant et vibrant, elle se confie en partageant également ses valeurs essentielles, comme l'amour. La grande force de caractère qui anime Diane von Fürstenberg, elle la doit à sa mère à qui elle rend un hommage renouvelé et soutenu puisque celle-ci lui a donné vie après avoir survécu au camp de concentration et en être sortie dans un état de santé très précaire.
Sans sentimentalisme aucun, l'auteur raconte les années de guerre, avant sa naissance, dont la prise de conscience n'est certainement pas étrangère à sa force de caractère. Au-delà du récit du destin exceptionnel d'une grande dame, cet ouvrage apporte aussi un éclairage sociologique et culturel sur la mode et les acteurs qui l'ont marquée, depuis les années 1970 à l'époque actuelle. Sans y prétendre, la lecture de La femme que j'ai voulu être apporte bien plus qu'un divertissement et la découverte d'un parcours hors normes, mais une prise de conscience rassurante et encourageante ; en bref, elle renforce les femmes que nous sommes dans l'idée que nous avons en nous les ressources pour réaliser nos rêves.
La femme que j'ai voulu être
Diane von Fürstenberg
éditions Flammarion
PPC : 20 EUR