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Le Ballet s'invite dans la Haute Couture
Dans une société où le spectacle est devenu monnaie courante, l'invitation à un défilé intitulé Couture Danse laissait présager un show inédit.
Pour être précis, notons d'emblée que les créateurs d'On Aura Tout Vu qui ont imaginé cette mise en scène, sont des habitués de l'exercice, dans les deux registres:
Après avoir dessiné les costumes et imaginé la scénographie du ballet Casse-Noisette de Tchaïkovski pour le Grand Théâtre de Genève, le duo de couturiers a renouvelé son association avec le chorégraphe Jeroen Verbruggen. Il s'agissait cette fois-ci d'éblouir un public parisien composé de journalistes de mode venus du monde entier, et de clientes de la maison. L'accent était mis sur l'interprétation couture, et les mannequins défilaient en quatre séquences inspirées des personnages du Casse-Noisette: Drosselmayer, Prince de noix, Fille miroir et Marie. Avec une pédagogie rare dans les défilés parisiens, les créateurs avaient tenu à rédiger en quelques mots, les caractéristiques de chacun des personnages qui se virent interpréter par trois silhouettes distinctes. Pour ponctuer le show, le chorégraphe, un danseur classique à la base, se produisit à plusieurs reprises, avec des performances d'une technicité impressionnante. A cet endroit, notre mention spéciale ira à la bande son et au remix fabuleux basé sur les thèmes musicaux créés par le compositeur russe.
Le décor était donc planté, dans une ambiance féérique que n'aurait pas renié le romantique que fut Tchaïkovski. Encore fallait-il être aussi convaincant dans les créations vestimentaires qu'attendaient les spectateurs avec impatience. Le duo avait anticipé cette exigence stylistique en travaillant sur des looks impressionnants de modernité, sexy et audacieux , sans jamais trop s'éloigner du thème du ballet:
En réalisant un travail très sophistiqué aussi bien sur les coupes que les matières, On Aura Tout Vu associe des vestes noires gansées de fourrure blanche à des shorts, et des vestes queues de pie, toujours gansées, à des leggings en dentelle. Les robes, légères of course, en chiffon et satin, aux jupes amples, conformes au vestiaire classique du ballet, sont réalisées dans des imprimés dégradés allant du rouge au blanc.
D'autres silhouettes sont assimilées à la grâce des tutus, avec un travail époustouflant qui est qualifié de "mille-feuilles de tulle". On ne saurait dire mieux. Pour donner de l'éclat à l'ensemble de la collection, le duo a fait rebroder quelques modèles de cristal et de jais dont l'effet scintillant illumine les passages, tout comme les éclats de miroir cousus sur des robes-body. Les amateurs de ballet y verront immanquablement un clin d'oeil au thème de la valse des flocons de neige, l'un des tableaux les plus célèbres du Casse Noisette.
Que ce soit la mise en scène ou la couture, c'est le résultat d'un travail collectif. Pour réaliser leurs douze silhouettes et la mariée du finale, les couturiers ont fait appel aux meilleurs talents: un fabricant de tulle suisse, une dynastie de fourreurs parisiens et un autre spécialiste de fourrure de luxe norvégien. Ce sont eux qui ont fourni les matières, entre autres, pour permettre à cette équipe aux mains d'or, comme le précisent les créateurs, de réaliser avec brio une telle collection.
Après avoir été immergé dans un monde féérique si bien mené qu'il s'apparente indiscutablement à un théâtre total, on n'aura qu'un seul regret: que le show ne dure pas aussi longtemps que le ballet du Casse-Noisette.
Crédits photos : Guillaume Roujas