Coup de chaud : Jacoulot signe un film difficile et juste
Coup de chaud, le dernier film de Raphaël Jacoulot, nous transporte dans un petit village du Lot-et-Garonne pour un portrait saisissant d’une France rurale, entre solidarité et intolérance.
©TS Productions
Sous une chaleur lancinante, un petit village se déchire face aux troubles causés par Josef Bousou, le fils du ferrailleur de la ville souffrant d’un handicap mental. Affrontant un contexte économique et social difficile en raison de la sécheresse dont les zones rurales sont les premières victimes, le village fait rapidement de Josef son bouc émissaire. Raphaël Jacoulot signe ici un portrait poignant d’une ruralité partagée entre la solidarité d’une petite communauté face à la pauvreté et l’intolérance face à la différence. Les jeux d’acteurs sont justes, avec Jean-Pierre Darroussin en maire de la ville et Karim Leklou incarnant Josef, qui apporte une réelle profondeur au personnage. Le film traite ainsi de sujets difficiles et ambigus telle que la difficulté de prendre en charge certaines personnes à problèmes notamment dans des zones reculées. Cette situation est exprimée également dans une autre scène marquante mettant en évidence le rapport à la sexualité et au corps âgé.
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Visuellement le film nous transporte par de belles images de la région Lot-et-Garonne, où a eu lieu le tournage, soutenu par le Conseil régional ainsi que celui d’Aquitaine, avec la promesse de redynamiser la production cinématographique régionale.
Jacoulot signe ici certes un film difficile à plusieurs titres, mais qui dénote avec justesse les liens paradoxaux et complexes, caractéristiques des petites communautés. Un film qui vaut donc le détour.