Le jeu de mot est facile, mais comment ne pas rendre hommage à BOD, comme l'appelle affectueusement le peuple Irlandais, qui a terminé sa carrière internationale à Paris sur une victoire de l'Irlande dans le Tournoi ?

En 2000, pour sa première sélection, il marqua trois essais aux Bleus, et offrit au XV du Trèfle sa première victoire à Paris en 28 ans! Au long de ses 141 sélections (record mondial), il s'est construit un palmarès exceptionnel, trois triple couronne, un grand chelem,  une victoire en tournée avec les Lions britanniques, et trois titres européens avec son club le Leinster. 

Tout a été écrit sur les qualités extraordinaires de ce joueur, sans conteste le meilleur trois-quarts centre mondial des quinze dernières années, ses appuis de feu, sa vitesse, sa lecture de jeu. C'est en Irlande un héros national, peut-être sera-t-il statufié de son vivant, comme l'a été à Caridff l'immense Gareth Edwards, demi de mêlée des "crowning years" du rugby gallois.

Et le XV de France? Après la victoire imméritée contre l'Ecosse, il nous a offert une défaite plutôt prometteuse contre le vainqueur du Tournoi.

Le rugby commence devant, et les Bleus ont retrouvé une conquête plus solide, à l'exception de la mêlée en première mi-temps. Ils ont enfin su alterner les formes de jeu, et trouver des espaces. Ils échouent d'un souffle en fin de match.

Sur l'ensemble du Tournoi, le problème réside, une fois de plus, dans l'incapacité des Bleus à s'inscrire dans la continuité. Irlande et Angleterre ont joué tous leurs matches à haut niveau; la France a alterné le pire et le meilleur.

Consolation: nous sommes la seule équipe à avoir battu les Anglais, donc nous les avons privés du grand chelem...

Place maintenant au Top14, puis au quart de finale de la Coupe d'Europe dans trois semaines.  Nos chers Rouge et Noir vont se déplacer à Paris, puis à Toulon, puis au Munster : à coeur vaillant, rien d'impossible !