Après dix jours de folle effervescence, la Fashion Week Parisienne a pris fin. Pour son défilé Printemps/Eté 2015, la créatrice Agnès B s’est intéressée aux femmes d’un autre temps. Inspirée par les costumes traditionnels de nos campagnes, Agnès B nous plonge dans le passé avec des matières sobres et des couleurs dépouillées comme le blanc, le beige et le gris. Amples et peu cintrées, les robes et jupes nous rappellent la simplicité des tenues portées par les femmes dans les villages d’autrefois.

Ce thème nostalgique de nos terroirs est ensuite remplacé par des silhouettes portant un jogging en molleton. La provinciale a laissé place à la citadine, pimpante, colorée, voyageuse. Les nombreux tailleurs jupes ou pantalons qui se déclinent en une palette de couleurs épurées et chic, illustrent cette transition à la femme active, globe-trotteuse. La collection prend fin avec des robes fluides et légères arborant des imprimés géométriques modernes et très colorés. Une robe fait directement allusion au street-art avec un imprimé tag reproduit sur son devant. La réminiscence des tenues de nos ancêtres féminines est définitivement révolue. 

Agnès B alterne les genres à travers une évolution progressive entre les décennies. Quel message la créatrice souhaite-t-elle nous faire passer ? Pour quels motifs exacts nous invite-elle à nous souvenir de ces femmes d’Alsace, d’Auvergne et de Bretagne ? Est-ce pour célébrer leur courage ou leur inventivité ? L’interprétation est laissée libre à chacun, et si la collection d’Agnès B peut parfois sembler manquer de cohérence, on apprécie toutefois sa maîtrise de la légèreté et de la souplesse, sa marque de fabrique.